Le vent brûle ma peau et mes doigts s’écartent devant l’immensité des nuages qui me bouffent, bouffent et qui recrachent toutes mes erreurs. Je crois que j’ai trop fumé ou alors le monde a peut-être enfin décidé de se décimer. Je l’ignore, je ne voudrais pas y penser pourtant le goût d’alcool dans ma bouche me fait mal et je voudrais que le ciment fonde sous mes genoux. Peut-être crois-tu en quelque chose, moi je ne crois qu’en ce que je ressens alors je me blesse et je tombe mais je ne tomberai jamais assez bas pour abandonner. Parfois j’ai envie de mourir juste pour arrêter de ressentir et
Le temps s’arrête, se coupe, se mortifie. La musique ne
s’arrête pas elle, tant qu’on ne l’a pas décidé. Le bureau est sale et les
feuilles s’entremêlent. Il faudrait que je range, je dis ça tous les jours mais
tous les jours je ne fais rien sinon dormir et m’ennuyer de ce monde qui ne me
trouve pas de place. Pourtant je ne fais rien, par peur ou par flemme, par
lâcheté ou par bêtise. J’avance vers je ne sais où sans savoir quand je vais
tomber, je crains de tomber mais je continue, je continue toujours puisqu’il
n’y a rien d’autre à faire. Alors je nage, je grimpe dans les océans et les
touches du clavier m’échappent, me poursuivent. Je me demande comment les gens
font pour sourire quand ils ne vont pas bien et si ça les rend heureux. Je ne
veux pas de réponses. Il n’y a que des questions, jamais de réponses. Elles
n’ont pas d’intérêt sinon que de nous construire des illusions. Seul importe
les questions que l’on se pose, pas les réponses que l’on s’invente. Les jours défilent et je
ne sais toujours pas ce que je vais décider. Si on ne nous faisait pas croire
que tout avait de si grandes conséquences, je prendrais le premier avion,
sait-on jamais. Il parait que le bonheur des uns fait le malheur des autres, il
est où le mien dans tout ce chaos ? Alors je décide de me lever puisqu’il
faut marcher quand le monde perd pied, le monde ou moi quelle différence ?
Moi je m’en fiche en tout cas, seul compte ce qui se passe en moi et ce qui se
trame sous moi. Les volcans n’ont pas encore explosé, ils attendent que les
oiseaux donnent le signal. Quand je ne pense à rien, je pense à toi, et les
animaux m’ont fui parce que je ne leur ai rien donné en échange, mais je m’en fiche,
ils avaient tort de s’en aller, je le leur prouverai. En attendant, je marche
dans les rues pied nus et je m’écorche, les plaies sont là et je ne ressens
plus cette douleur. Mon corps me crie d’arrêter parfois, je crois que le combat
qui afflue en moi n’a pas de sens, je crois que les gens n’ont pas de sens. Les
mots ont-ils un sens dans ce monde qui nous a tout enlevé ? Les affiches
sur les murs et les disques, la musique qui explose mes oreilles et les
oreillers marqués par mes trop longues heures de sommeil. Si jamais les effets
se dissipent je crois que je ne saurai plus à quoi penser. Il faut avoir de
l’imagination pour avoir des pensées intéressantes, moi parfois je m’ennuie
dans ma tête. Il parait que je ne peux pas en sortir alors je finis par me
frapper, au moins je pense à autre chose et ça les gens ne le comprennent pas.
Il parait qu’on doit avoir l’air normal et je me demande bien ce que ça veut
dire alors qu’ici tout le monde a l’air plus cinglé que moi. Il suffit de voir
à quoi les gens aspirent, je ne sais pas s’ils pensent que ca va réellement les
mener à quelque chose. J’attendrai jusqu’à m’y faire mal, puisqu’après tout,
c’est ça qu’on cherche. Les pensée sont trop belles pour être gâchées par des
actes médiocres. Les draps doivent être vieux, à force, ils sont doux et je
crois que mon cœur a perdu de sa douceur, lui qui accuse les coups féroces des
gens que j’aime. Et Dieu comme j’aime et que j’aime aimer puisqu’il n’y a rien
de plus beau, je ne crois pas à l’éternité, je crois aux instants et aux
souvenirs que l’on s’en fait, même s’ils sont déformés par notre envie de vivre
quelque chose d’extraordinaire. Je ne pense pas que
Tout ça ait un intérêt particulier, seulement ça m’habite,
ca m’aspire et le soleil s’en va, lui au moins peut le faire. Et je voudrais
que tout brûle autour de nous et que les gens comprennent les erreurs qu’ils
ont commises. Je voudrais revenir des années en arrière et quand je me dis ça,
je ne sais jamais à quelle période je recommencerais, tant les erreurs humaines
me paraissent vieilles. Je ne sais pas si ça sert vraiment à quelque chose
d’être ici et d’écrire ou même peut-être de vouloir faire en sorte que tout
Les mots s’arrachent, les mots filent à toute allure et
c’est depuis longtemps déjà ce que je voulais faire. Ce n’es pas fuir, c’est
courir sans qu’on puisse me rattraper, et je voudrais que les sentiments
amoureux qui m’habitent ne s’en aillent jamais tant je les trouve beaux. Parce
que la beauté est universelle et qu’importe où que j’aille, elle y sera. Je
peux sûrement m’y accrocher, voilà enfin quelque chose de stable. Les sentiments
ne le sont pas mais la beauté qui l’habite oui. Je veux pour toujours penser
qu’ils étaient la plus belle chose qui m’appartenait.

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