Où avions-nous donc la tête?

Il n’y a rien à faire, il faut que tu lises dans mes pensées sinon le temps n’avancera plus jamais. Plus jamais, car mon cœur éteint enlèvera toute existence de réalité dans ma vie. Ce n’est pourtant pas si compliqué, il y est écrit dans mes yeux. Quoi donc ? Mon amour. Ou la vérité, la clé. Tu sais, il ne suffit pas d’avoir ce regard pénétrant, ces fines jambes et l’air ailleurs. Il y a autre chose qui compte, et par-dessus tout. Il faut que tu entres en moi, que tu me fouettes l’âme entière. Je voudrais que tu me brises pour que je puisse reprendre le cours des choses. C’est ainsi que les choses doivent se passer. Il ne suffit pas de regarder le ciel, de fermer les yeux une seconde pour se croire ailleurs. Je ferme les yeux et je me crois dans une autre rue, une autre ambiance, une agitation saine qui me fait vibrer dans tous les sens. Il faut que tu me tues, je veux que tu m’égorges. Je veux me réveiller, exsangue et à nouveau là. Il faut que tu comprennes tout ce qui se passe dans ma tête, toute la folie qui y règne, les sentiments confus, méchants ou implorants. Il faut qu’une seconde, une minute, tu captes pour l’éternité ce qui se passe en moi. A la manière d’une tempête, tu t’y perdras, tu n’auras plus aucun repère. C’est ce que je veux, je voudrais que tu perdes tes certitudes toutes bien encrées pour découvrir une nouvelle réalité. Est-ce celle qui vit juste dans ma tête ou celle que personne n’ose dire ? Tant pis, toutes les questions n’ont pas besoin de réponse. Je veux juste qu’un court instant, tu te trouves de l’autre côté, qu’un instant, tu rampes et tu m’appartiennes. Je veux que le temps où tu me traverseras, tu seras contrôlé par mon esprit même si c’est absolument illusoire. Je veux un instant, connaître l’illusion que tu m’appartiennes. Je veux marcher sur les toits. Je veux te marcher dessus pour que tu puisses mieux te venger. Tes certitudes sont fausses, tu penses que je ne suis rien et que je suis à toi. Tu vas découvrir bien des surprises. Un jour, je t’appartiendrai. Or il faut d’abord que tu comprennes ce qui se passe dans mon corps. Je ne demande même pas plus, il ne faut pas être exigeant avec les autres. Je me donne à toi, je donne tout car je sais qu’il ne faut rien attendre des autres. Je donne sans compter, à m’en perdre, à oublier la raison de ma démarche. Je donne toutes les ressources que je n’ai pas encore épuisées, je te les donne pour que tu aies la force de m’affronter réellement. Brise-moi. Tu verras, pour la première fois, tu sauras ce que c’est de vivre. Tu sauras ce que c’est respirer. Même si ca te coupera la respiration. Tu crois que tu as déjà fait du mal mais il n’en est rien. Tue-moi. Arrache-moi le cœur, tu en souffriras, de détruire, mais tu verras ensuite. Ensuite, la face du monde aura changée à tout jamais. Après ça, tu te perdras, l’envie d’être détruit à ton tour te torturera. Tu en seras hypnotisé. Mais tu verras. Le monde n’est pas ce que tu crois. Enfin, tu vas voir, tu vas vivre, tu vas ressentir de vraies émotions. Rien ne vaut ce que je te donne. Et je t’offre ma vie pour que tu puisses connaître cela.
Mardi, 19 janvier 2010.