
Le bonheur, ça rend con. Il n’y a plus rien à dire. On se croit au dessus de tout, des étoiles et des gens, parce qu’on se croit heureux. On finit par se faire chier. On finit par ne plus rien avoir à dire, par devenir con et banal, sans raison. Il serait presque bon à fuir. Quel pathétisme, on se fera lâcher et le bonheur n’existera plus. Ou on se rendra compte nous- même qu’on s’emmerde profondément et qu’on a besoin de bouger . Le bonheur est plat. Et nous avons besoin de montagnes russes, de se sentir vivant. Le bonheur, il n’y a rien à en dire. Le décrire ne sert à rien, il y a trop peu à dire ou on attisera les jalousies. Jaloux de quoi ? De la platitude, de notre mollesse ? On a plus rien à dire car ce qui compte à nos yeux n’est plus que la raison de notre bonheur, le reste n’a plus rien d’importance et on s’accroche comme des cons à ce qui nous tient la tête hors de l’eau. Or ce que nous voulons c’est voler même si pour cela il faut de temps en temps couler. Naviguer ça ne sert à rien. On arrivera à l’embouchure, le courant nous emportera et on coulera. Pour de bon. On ne sera pas habitué aux secousses et, au moindre tremblement on se demandera paniqué, ce qu’il se passe. C’est juste qu’il se passe enfin quelque chose. Ce petit bonheur, qui n’en est même pas au fond, nous rend mou. On ne se rend plus compte de rien, ni de l’importance des choses, ni de celle de la vie. On comble nos peurs par de petites choses qui paraissent sans importance mais qui sans, nous rendrait … conscient. Enfin malheureux. Ah quelle horreur de voir enfin l’horreur du monde. Les magouilles, le profit, l’hypocrisie et la bêtise. On finit par faire des trucs étranges, on n’est plus nous- même. On ne se reconnaît plus et on devient dingue. Dingue d’être enfermé à double tour dans cette étroite pièce sans fenêtre pour apercevoir le ciel, qu’il soit gris ou azur. On se retrouve enfermé, on étouffe. On suffoque et on a envie d’hurler, de s’écrouler par terre et de tout abandonner. L’impression de ne plus être dans son corps, ou de ne plus être soi dans son corps. Que quelque chose cloche et qu’on en deviendra fou. On finira à l’asile et basta. Mais ça ne marche pas ainsi. Personne n’ira à l’asile. Mais on continuera à suffoquer, en silence. On s’intéresse à mille choses et à rien. On perd notre beau courage, on se démotive et plus personne ne fait rien d’extraordinaire. C’est comme si on avait raté notre train, on court après, on tend la main, on crie pour qu’il s’arrête mais il ne s’arrêtera pas, et on le sait. On se dira que cette putain de compagnie, ce ne sont vraiment que des cons. Eh ! C’était juste toi qui étais en retard. On voit le train passer, on voit l’avenir auquel on s’était préparer s’envoler . Se retrouvant sur un trottoir humide, elle se dit que ça ne va pas aller, à deux doigts de craquer, elle se rend compte qu’à présent elle est tombée dans l’inconnu. Ça fait peur et d’ailleurs elle est effrayée. Tout ce qu’on redoute lui arrive car elle sait bien que dans le noir, on se casse la gueule. Et bien trop petite pour atteindre l’interrupteur, ce n’est qu’un constat. Elle n’a juste pas eu le courage de sauter au bon moment et à présent, elle n’en a plus la possibilité. On ne revient pas en arrière, jamais. On ne voyage pas dans le temps, cet éternel fantasme est et restera impossible. Alors elle continue, les blessures, ça se guérit. Elle ne coule pas. Elle voit juste le ciel changer de couleur, passer du tout au rien, et c’est peut-être suffisant. Juste en cet instant ou pour toute la vie. L’avenir nous le dira.
Mardi, le 1 décembre 2009, 20h19
"Qui je veux je suis, qui je veux je serai."
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