jeudi 8 octobre 2009

Tout pourrait changer aujourd'hui.


Je regarde par la fenêtre et il fait comme d’habitude grisâtre. Ça ne change pas. Je regarde le plafond, le sol, les meubles, rien ne bouge, rien ne change. J’étends ma vision au monde entier et rien ne bouge. Et je me traite intérieurement de menteuse puisqu’au fond, tout est en éternel mouvement. Seulement, nous n’en avons pas conscience. Cette mouvance est sans fin et je le crois, impossible à arrêter. La question est de savoir de quelle façon notre monde bouge-t-il sans cesse ? Le monde mais nos envies, nos espoirs, nos actions, nos vies, nos sentiments. Ça bouge si vite. L’indécision. Peut-être est-ce cela ? Ou simplement le fait... Le fait que je suis jeune. Tellement jeune. Je suis une enfant et on me demande des choses d’adultes. Mais qu’est-ce devenir adulte ? S’enfermer dans un bureau et se demander comment on va payer les factures dans deux semaines puisqu’on a déjà plus rien ? C’est accepter la réalité, cette putain de réalité ? Oubliez notre égoïsme, se dire que ça ne sert à rien, d’avoir des rêves, de vrais rêves, ceux qui te font voler plus haut que les étoiles... Se dire que si ça ne sert à rien, alors autant avoir une vie confortable. Quel confort ? Est-ce confortable de ne penser qu’au programme télé, à ses gosses qui font n’importe quoi, à ce boulot qui nous emmerde ? Vous vous taperez plutôt une belle dépression oui ! Un jour, vous vous arrêterez, vous verrez les mêmes meubles, le même ciel gris, les mêmes têtes qu’on voit sans regarder, ce même manque d’espoir et d’envie de sensations fortes. Vous vous demanderez, enfin, ce que vous faites là. Quel est le sens de tout ça ? Plusieurs options s’offrent à vous, d’abord vous pourriez être lâche, vous vous rerangerez en disant que ce ne sont pas des questions qu’on se posent, « qu’il faut vivre chaque instant, profiter de la vie », vous irez tromper votre femme, petit séjour au Club Med et vous croirez de nouveau que ça sert à quelque chose. Ou bien... au lieu d’essayer de ranger le bordel de votre vie, vous prendrez cette table, cette petite table vieille, moche et usée qui vous représente si bien, et vous la balancerez par terre, dans une vitre je préfère, ça fait plus de dégât. Avec un peu de chance, vous vous blesserez, le rouge vous sautera aux yeux, un frisson de douleur puis plusieurs autres suivront. Des perles de sang couleront sur votre chair. Sur ce corps qui n’y croit plus, ce corps qui avançait en oubliant les questions essentielles. Vous fermerez les yeux une seconde, vous les ouvrirez, regarderez la table, penserez une insulte et courrai vite à la salle de bains pour désinfecter votre blessure, avec un peu de chance, elle n’aura pas fait trop de dégât. Mais si, trop tard. C’est fini, vous avez basculer de l’autre côté. Est-ce le bon ou le mauvais ? A vous de choisir, de toute façon vous y êtes, autant savoir qu’il est meilleur que l’autre. Vous voyez votre peau écorchée. Après quelques jours, vous espériez que ça parte mais non, vous souffrez encore et ça se voit. Sachez que vous aurez là une belle cicatrice. Solution 1 : vous vous enfermez sur vous même. Solution 2 : vous vous bougez, vous comprenez enfin l’absurdité de la vie et de l’existence que vous avez menée jusqu’à présent, vous réfléchissez, vous rappelez vos rêves, de ce qui vous plaît, vous faites du changement. La table est neuve, belle. Il y a plein de place. Ça oui, vous en avez, c’est la chance de votre vie. L’opportunité à saisir. Allez go, c’est parti ! Ayez enfin la vie dont vous rêviez, et par pitié, non ! Ne baissez pas les bras. Même quand vous trébucherez, relevez vous et continuez. La seule façon de perdre réellement à présent, c’est d’abandonner. Allez, vous avez eu le courage de balancer cette table, ayez le courage d’être ce que vous voulez.
Allons bon, en attendant. Eh bien, en attendant, je suis assise. Je ne souffre pas. Devrais-je souffrir ? Souffrir de ce confort qui ne me suffit ou plaît pas ? De ces envies, ces désirs incompréhensibles ? Souffrir d’être impossible ? Souffrir de tous ses rêves, ses buts ? Spirale sans fin d’attentes adolescentes qui ne correspondent à rien de cette société. Je ne souffre pas. Pourtant, je me pose des tas de questions. Et peut-être que dans quelques jours, je souffrirai. Mais là non. Je vous méprise, ça me rend bien. Je me sens au dessus de tout cela. Je crois en moi. Je sais que je réaliserai ces rêves. J’ignore pourquoi je pense à cela, et je considère la force et la rapidité des pensées comme une des plus belles choses au monde, je pense donc à ces fois où je marche, je descends une rue près de chez moi. Et le vent frais caresse mon visage. Je respire profondément et je me sens bien. Rien n’a plus d’importance. Je repense à toutes ces fois, qui donne un sens à la vie, où je me suis sentie prête à voler, si légère ! Je repense au véritable Bonheur. Je crois que la vie vaut la peine d’être vécue. Même si je ne crois en rien. Même si je crois en tout, en trop de choses. Je pense que ça vaut la peine de se lever chaque matin même si on est fatiguée. Je pense que le monde est bercé d’illusions, on nous fait sans cesse croire des choses pour nous manipuler. Tout est manipulation, et j’attends. Avant d’agir. Je ne crois pas que j’en ai la véritable possibilité maintenant. Avant d’agir, je réfléchis, j’écris, je m’intéresse, je m’ouvre à tout. Je vous jure que je ne vous décevrai pas. Quand j’agirai, quand j’en aurai la possibilité, quand je ne serai attachée à rien. J’avancerai, je courrai vers mes rêves. Mouillée jusqu’au cou, les mains sales de terre, je construirai ma vie. Je réaliserai mes rêves. J’ai foi en la vie. J’ai foi en tout. Je crois simplement que dans ma situation, mes envies et mes rêves ne sont pas vraiment réalisables. Mais plus tard, quand l’école sera finie, que j’aurai la possibilité de faire ce dont j’ai envie, je prouverai que j’en suis capable. Je regarde le tas de crayons qui se trouve à quarante centimètres de moi et ils sont beaux, ils sont colorés. Je n’ai envie de rien de particulier, à part peut-être les pâtisseries libanaises qui siègent dans mon frigo, mais je n’ai pas encore faim. Je ne sais pas ce qu’il me faut. Je ne sais pas ce qu’il faut pour compléter ce trou. Il y a toujours quelque chose qui cloche. La voix de M me rend bien. Je ne crois pas que la vie ait de sens. Le monde dans lequel nous vivons le lui a enlevé. Et en même temps, non. Est-ce l’Amour qui donne tout son sens à la vie ? Les rêves, les buts, la construction. Ne pas avoir peur de se lancer. Débrouille-toi. Jette-toi à l’eau ! C’est parti. Cesse de craindre chaque petite chose qui t’entoure et fonce. Vis ta vie. Encule le monde parce qu’il t’encule.
Mercredi, le 1 avril 2009. 21h.

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