Jeudi, le 28 octobre 2010. 17h16
Il existe deux poids pesant sur nos vies: celui des règles et celui de nos sentiments. L'un devient fou, l'autre se lasse.
samedi 30 octobre 2010
Fantasy stories
Couloir blanc. J’ai les yeux qui brûlent. Je suis éblouie. J’ai très froid mais je ne frissonne pas. Une vive douleur m’oblige à me pencher en avant et ça jaillit, à une vitesse effrayante. Et il a une odeur d’alcools et de tristesse. Mes pieds sont couverts de ma régurgitation et ma gorge est meurtrie par l’acide. J’ai de nouveau une crise de paranoïa. J’ai l’impression d’être morte, je suis certaine d’être morte. J’amène ma bouche à ma main mais il n’y a plus rien à ronger, mes doigts sont presque en sang. Je m’approche du mur à ma droite et sa froideur me soulage un peu. Je veux savoir. Savoir si je vis ou si cette scène ne se passe que dans mon esprit mort. Ma tête va et vient contre le mur, je ne sens même pas la douleur, je n’entends que le choc. Je ne vois que le rouge qui coule. Et l’ivresse qui me vient me rend légère. Même si j’ai l’impression qu’on me suit, qu’on me surveille. J’ai presque envie de danser. Je frotte ma tête et ma main devient rouge. Je frotte ma tête et le mur devient rouge. Je ne ressens plus rien, je suis remplie du vide qui hante ce couloir. Il n’y a rien autour de moi, il n’y a plus rien en moi. Depuis longtemps. Je n’ai pas envie d’avancer. Et je ne sais plus où j’étais avant d’être ici. Ma tête me fait mal et je sens mon cœur s’emballer. Des battements irréguliers et peu certains de devoir être là. Je ferme les yeux et je compte. Je compte les battements de mon cœur et je me demande pourquoi. Moi qui croyais être morte. Je lève la tête et la lumière est si aveuglante que j’en pleure. Mes yeux me piquent, je ne vois plus rien. La légèreté est partie, l’euphorie aussi. Je dois avoir arrêté de saigner. Dommage. J’aimais bien le rouge, il me faisait un peu peur. La douleur arrive, sans prévenir. Je suis à terre. Les sons ne sortent pas. J’étouffe. Je rampe à terre. Je ne respire plus, ce ne sont que des appels d’air saccadés, entrecoupés par des poussées d’adrénaline. Sans savoir d’où me vient cette force, ma main me frappe, de toutes les forces qui me restent, de toute la vie qui habite encore mon corps. Je frappe, je frappe et les cris peuvent enfin sortir. Je hurle, ma voix se brise. Je ne sais pas où je suis. Et pour la première fois, je me vois clairement. Je revois toutes mes crises de parano, tout ce que je me suis inventé, tout ce dont j’ai toujours eu peur, mes sabotages. Je me revois observer les gens et en avoir peur. Je me revois avec mon teint blafard. Je me revois seule, torturée par mes idées toutes inventées, consciente de ces mensonges mais y croyant quand même. Je me revois vide, comme aujourd’hui, ne ressentant plus rien. Me laissant mourir à petit feu. Je me revois le supplier de me tuer en un coup. Je me revois prier pour ne pas que ça recommence. Je me revois m’inventer les pires scénarios et me faire abandonner, encore. Je revois la force qui quitte mes jambes, et moi qui vacille, qui tombe, qui saigne sous le regard indifférent du monde. Je vois tout très clairement. J’ai le mal de mer. La nausée revient mais sans jamais vomir. Le sol tourne, le sol avance, le sol fait des vagues. Je crois qu’on me regarde, en fait, j’en suis certaine. Soudain, je ris. Mon rire sonne faux tellement il me parait étranger. Pourtant, je continue, je ris à gorge déployée. Je ris à en hurler, je ris à en pleurer. Sans raison. Pour l’absurdité de ma situation. Je me relève et tourne, je tourne encore et encore sur moi-même. Jusqu’à en avoir le tournis, jusqu’à tomber à terre. Mais encore je me relève, je me relève et je balance la tête d’avant en arrière. Mes yeux se ferment et je me rends compte à quel point j’ai soif. Ma gorge me brûle, ma gorge est sèche. J’ouvre les yeux et je suis entourée de monde. Le monde me pousse, le monde m’écrase. Le son arrache mes tympans. J’avance, je bois, dans ce que je trouve. C’est tellement immonde que je le recrache. Malgré moi. Tout tourne. Mon corps est immobile mais ma tête est entraînée dans la saleté de l’ambiance qui règne. Je ne vois plus très clairement et tout me semble pesant, tout me semble contraignant. J’ai des phases de flou, puis je revois clairement. Un poids terrible s’appuie sur mes épaules et les larmes suivent presque directement. Des larmes amères, sans espoir. Je sens mon maquillage couler sur mes joues nues. Je me sens si fragile en cet instant. Je ne rêve que de mon lit et d’un regard rassurant. Je ne rêve que de me sentir à nouveau comme une petite fille. Je rêve de ne plus souffrir. De ne plus mourir chaque jour de la laideur des choses. De la laideur des paroles et de la facticité des sentiments. Je rêve d’un peu de sincérité. Je rêve de compassion, de compréhension. Maintenant, j’ai froid. La sueur coule de partout mais moi, je frissonne. Enfin. Je souris de ma solitude, je souris de ma paranoïa, je souris du bonheur inutile de ceux qui m’entourent. Si mes jambes voulaient me porter, je me serais déjà enfuie. Mais non, je reste plantée là. Je reste au milieu du vacarme et de l’agitation. Mais je ne fais plus partie de ça. Ils me sont étrangers, tous. Leurs sentiments, leurs envies et leurs fantasmes. Je vois leurs regards pervers, je vois leurs mensonges et leurs méchancetés. Toutes les vérités m’apparaissent comme si j’étais enfin sortie de la pénombre. Peut-être est-ce cela, la vérité que je cherchais tellement ? Personne n’est là pour me répondre. Comment ai-je pu croire que quelqu’un aurait pu seulement essayer ? Il ne faut pas se permettre d’en demander autant aux autres. Alors je pars. Je marche dans la nuit, noire et dangereuse, dans des rues qui me sont familières bien que je ne connaisse leurs noms, et je marche, lentement. Je ne veux pas me précipiter, je veux simplement sentir mes pieds prendre appui sur le sol et me porter vers l’avant. Je continue à marcher, je ne veux plus m’arrêter. Tant pis pour la solitude, tant pis pour mes espoirs, tant pis pour tout. Il faut à présent prendre son temps, profiter de ce qui m’entoure. Je ne veux plus de déception. J’y crois une seconde mais la réalité n’est jamais bien loin. Les assassins qui siègent dans mon cœur reviendront, quoi que je veuille, quoi que je pense.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire